
D’aussi loin que je me souvienne, il me semble que Bob a toujours été à mes côtés ! Dans mon berceau déjà il pépiait pour m’endormir et quand je le tapais avec mon hochet (mes parents ne m’avaient pas encore offert mon premier maillet) il mettait des plumes partout et revenait quelques instants après, frais et dispos. Les esprits chagrins me disent que ce n’était pas Bob mais un autre tofu… Les fous, ils ne savent pas ! A l’école des invocateurs il était toujours là à côté de Maîtribou mon instructeur pendant les travaux pratiques.

Et puis l’autre jour Bob a cessé ses pépiements et s’est adressé à moi d’une voix très grave (trop grave même pour une boule de plumes de cette taille). D’abord surprise je lui ai écrasé mon marteau sur la tête et j’ai attendu quelques minutes qu’il revienne. Il a encore repris la parole :
-« Du calme Ossamoil ! Range ton marteau et écoute moi attentivement ! Je suis Bob 1er, souverain emplumé et incontesté de tous les Bobs. Je fais appel à toi pour venir à mon secours car un sorcier maléfique Gripah Vière m’a ensorcelé. Je profite que les liens de ce sortilège se soient un peu relâchés pour te contacter. C’est la une façon très peu protocolaire mais l’urgence justifie cette méthode. Souviens-toi naguère tu es venue jouer avec moi près d’Astrub et j’ai été le premier à te renvoyer près de la statue d’Osamodas… Aide moi et par le pouvoir du saint marteau, viens me libérer ! »
Et là je reste abasourdie… Pour me remettre d’aplomb je balance un nouveau coup de marteau à Bob et je pense avec nostalgie à l’époque où en effet un énorme Bob avec une couronne se promenait du côté d’Astrub (les plus anciens d’entre vous s’en souviendront également). En effet il m’avait écrabouillée ou plutôt picorée jusqu’à m’expédier aux pieds de ma divinité tutélaire.
C’était décidé il fallait sauver Bob 1er ! Je me suis donc mise en quête dans les rues de notre cité d’une équipe de héros au grand cœur et aux coups puissants pour m’aider dans cette noble aventure. Ils et elles ont répondu très vite et l’équipe a pu se mettre en chemin : Amphitria, Fazette, Linwee, Galnar, Failo, Azurata, Kuzco et moi-même nous étions décidés à nous occuper de l’infâme sorcier.
Bob m’a guidé jusqu’à une petite ferme au milieu d’une prairie ! Dans les souterrains qui courent sous cette exploitation agricole des plus modernes est cachée la Cour de Bob 1er. C’est un vrai paradis : tous les frères jumeaux de Bob étaient là à danser dans le moindre recoin. Ce palais porte le doux nom de tofulailler. Et notre mission était de le nettoyer de l’influence pernicieuse du sorcier Gripah Vière. Sa magie est puissante car il était parvenu à dresser certains des habitants de la cour de sa majesté contre nous. Il a alors fallu plumer les plus récalcitrants pour qu’ils acceptent de nous laisser passer. Nous avons même du faire face à des actes de sabotages, des trappes ayant été placées dans de nombreux endroits.

Les émissaires noirs du sorcier, les tofuzmos, se sont opposés à nous. Heureusement il n’était pas encore minuit et nous ne les avons pas mouillés ni nourris… Du coup ils n’ont opposé qu’une faible résistance avant de s’étaler dans un nuage de plumes. Toutefois l’un d’eux a dû empoisonner Galno qui a d’abord perdu partiellement la vue avant de disparaître en hurlant « décoooo… ». Il nous a quittés en brave !
Et puis nous sommes arrivés devant Bob 1er, la magie nimbait sa personne d’une aura maléfique et nous avons compris qu’il n’était plus lui-même. Il fallait le purifier par le saint marteau pour qu’il puisse redevenir le souverain juste et bon (à four chaud pendant 45 minutes en arrosant très régulièrement ! Pour relever on peut aussi lui mettre des oignons et un petit suisse dans le croupion mais c’est une méthode de iop, c'est-à-dire brutale). Merci au passage à ma dragonette qui a passé toute la soirée à éviter les combats jusqu’à ce qu’elle arrive dans la salle du trône. Là elle s’est mise à flamber les ennemis à tour de bras (de broche !?!) en hurlant : « Pouh Ley ». Je ne sais toujours pas à quoi elle faisait référence mais nous en avons tiré une incantation : « quand dragonne voit Pouh Ley , elle ne pense qu’à manger ! ». Finalement nous avons libéré le monarque en l'écrabouillant, en le brulant et en le tranchant (j'en passe et des meilleures).

Une fois ressortie du tofulailler, Bob a repris sa voix grave et m’a dit :
-« Par le saint marteau, Ossamoil, soyez remerciés toi et tes compagnons ! Vous m’avez libéré. Mais le sorcier est toujours de ce monde et il pourrait tenter à nouveau de me nuire… Alors sois attentive ! »
Acquiescant d’un signe de tête, je lui écrasais le bec d’un magistral coup de marteau…
Mikimoto c'est pas un rigolo.
Mikimoto a décidé de retrouver les 





Bien qu'il ne me faille pas tomber dans le sens commun et garder l'esprit ouvert, je dois bien reconnaitre que le Brakmarien est une créature désagréable. Son coté belliqueux est source de problèmes pour qui veut parcourir le continent d'Amakna.
Profitant d'une faiblesse dans les murs d'enceinte de la cité démoniaque, c'est avec Kyoko, Xylho, Mikimoto, Kalissia, ADX, moi-même, Oloku, Oloscour et Faillime que nous avons mené l'assaut. Malgré la distance, le fossé rempli de lave, la hauteur de la muraille et l'adresse des archets brakmariens nous avons mis une raclée monumentale à ces fidèles défenseurs.
Rien. Rien de tout cela ne devait donner le plaisir à nos ennemis de se gausser de notre première victoire. C'est au cœur de la bête qu'il nous fallait frapper et que nous avons frappé fort ! Pour cela Mikimoto est un chef (comme tout les Osamodas d'ailleurs) qui sait enflammer ses troupes et donner le courage d'une attaque sans mercie.
C'est le moral en osmose avec les enseignements du fouet d'Osamodas que nous franchissons les portes de Brakmar accompagné d'Oloku et Kyoko pour distribuer des coups de marteaux sur quelques têtes.
A force de coups redoublés, les gardes Brakmariens auront fini par se réfugier dans leur caserne. Cette fois-ci, l'idée de mener le siège de la bâtisse nous est apparu comme saugrenu d'autant que le message était bien passé auprès de nos ennemis. C'est fièrement que nous sommes revenus à Bonta pour afficher avec fierté les badges que nous avons subtilisés aux gardes.






